Ischia, l’île à facettes

Entre la vivacité de Naples et l’élégance mondaine de Capri, Ischia semble tenir son propre cap. Ni tout à fait secrète, ni totalement exposée, cette île au large de la baie de Naples propose une immersion dans une Italie vibrante. Mais Ischia n’est pas seulement une île : c’est un archipel en soi, un microcosme composé de plages, de jardins, de villages, de criques, de chemins escarpés, de parcs thermaux, et de terrasses ouvertes sur la mer.
Un port d’attache pour voyageurs curieux sur la côte tyrrhénienne
Bienvenue à Ischia, perle méconnue au large de Naples, refuge d’artistes et d’amoureux de l’Italie authentique.
Une île aux reliefs changeants
Avec ses 46 km², Ischia est la plus grande des îles du golfe de Naples. Contrairement à ce que son image de « station thermale » pourrait faire croire, elle est montagneuse, traversée par un relief volcanique. Le Mont Epomeo, sommet de l’île (789 m), offre une vue dégagée sur le Vésuve et jusqu’à Capri par temps clair. On y accède par un sentier de terre battue, à pied ou à dos de mule, pour celles et ceux qui aiment prendre de la hauteur.
Ce relief façonne l’île et lui donne des ambiances différentes d’un village à l’autre :
- des versants verts et fertiles à l’intérieur,
- des criques rocheuses au sud,
- des plages de sable clair à l’ouest,
- des ports animés au nord.
Des plages pour tous les rythmes

Ischia propose une palette de plages surprenante.
- La Spiaggia dei Maronti, longue et sauvage, bordée de falaises, se termine par les sources chaudes naturelles d’Olmitello.
- La petite crique de San Montano, proche de Lacco Ameno, est parfaite pour une baignade tranquille.
- Du côté de Citara, la mer est plus vive, les couchers de soleil plus francs.
- Et à Cartaromana, on se baigne avec vue sur le château Aragonais, parfois à quelques mètres de ruines romaines immergées.
On peut changer de plage tous les jours sans jamais se lasser.
Jardins, vignes et citronniers
Ischia est une île-jardin, traversée par une végétation luxuriante, grâce à son sol volcanique et son microclimat.
Au-delà du sublime jardin de la Mortella, il y a :
- le jardin botanique Ravino, dédié aux plantes grasses et cactées,
- les vignobles en terrasses autour de Serrara Fontana,
- des parfums d’agrumes omniprésents à mesure qu’on grimpe les chemins de pierre.
Les productions locales sont à l’honneur : vin blanc ischitain, miel, huile d’olive, et cette saveur du terroir qu’on retrouve même dans les plats les plus simples.
Thermalisme et traditions populaires
Ischia est un haut-lieu du thermalisme depuis l’Antiquité. C’est un aspect très structurant de l’île, autant pour ses habitants que pour ses visiteurs.
Les parcs thermaux comme Negombo ou Poseidon proposent des parcours de soins, des piscines à différentes températures, des saunas naturels creusés dans la roche… mais ce sont aussi des espaces de détente méditerranéenne : végétation luxuriante, vue sur mer, silence.
Pour une expérience plus brute, les sources naturelles de Sorgeto, directement dans la mer, restent accessibles gratuitement, en contrebas d’un escalier taillé dans la falaise.
Ischia, un point d’ancrage sur la côte amalfitaine

Ce qui fait la force d’Ischia, c’est aussi sa proximité avec d’autres joyaux de la côte amalfitaine :
- Procida, l’île voisine, miniature et colorée, est à 15 minutes de bateau. Plus intime, elle a été capitale italienne de la culture en 2022.
- Capri, l’élégante, à 40 minutes en hydroglisseur, offre une belle échappée mondaine pour la journée.
- Sorrento, accessible via un ferry depuis Ischia Porto, marque l’entrée de la péninsule amalfitaine.
- Enfin, pour les plus aventuriers, il est possible de rayonner vers Naples, Pompéi, ou encore Positano, via des liaisons maritimes régulières.
Une constellation de villages
- Ischia Porto, première impression
À Ischia Porto, la vie palpite entre les scooters, les terrasses, les conversations qui montent, les valises qu’on tire. Il faut s’éloigner un peu du port pour retrouver le calme : quelques ruelles, une boutique de céramique, une église aux portes entrouvertes. On respire.
- Ischia Ponte et le Château Aragonais : l’île dans l’île
Un pont de pierre, étroit, mène à l’icône d’Ischia : le Castello Aragonese, forteresse posée sur un rocher. Vue spectaculaire, chapelles en ruine, jardins suspendus… et cette sensation d’être hors du temps.
Ici, les moines capucins vivaient en silence. Aujourd’hui, on y croise surtout des voyageurs ébahis, et parfois un couple d’Italiens venus se marier. Elsa Morante y a planté le décor de L’Île d’Arturo, roman de l’enfance et de la solitude. Un livre à lire là-bas, justement.
- Forio, Lacco Ameno, Sant’Angelo : les visages de l’île
Chaque village a son caractère.
- Forio, solaire et joyeuse, abrite l’église du Soccorso, perchée face à la mer, comme dans un tableau.
- Lacco Ameno, plus discrète, est connue pour son rocher champignon qui émerge de l’eau comme une sculpture.
- Sant’Angelo, piéton et raffiné, est un ancien port de pêche devenu repaire d’esthètes.
On y trouve des boutiques d’artisans : sandales cousues main, savons aux agrumes, tissages aux couleurs de l’île. Rien de tape-à-l’œil, mais le goût sûr des choses bien faites.
Une cuisine terrienne et marine

À Ischia, la mer est présente mais la cuisine reste très ancrée dans la terre. Le plat emblématique ? Le lapin à la ischitana, cuisiné avec des tomates, du vin blanc, des herbes et de l’ail.
On y trouve aussi :
- des fromages locaux,
- des courgettes à la menthe,
- des figues rôties,
- et bien sûr, des limoncello artisanaux, souvent produits dans les jardins mêmes des pensions familiales.
Ischia, territoire d’inspiration
L’île a inspiré de nombreux artistes et cinéastes :
- Le roman L’île d’Arturo d’Elsa Morante y plante ses racines.
- On y tourne encore régulièrement des films italiens d’auteur.
- L’atmosphère y est propice à la création — entre lumière changeante, solitude choisie et villages photogéniques.
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